Les industries canadiennes de l’écran s’efforcent de mobiliser le plus grand public possible, mais que savons-nous de cet auditoire? Les suppositions quant à savoir qui regarde le divertissement canadien sont fondées sur des recherches qui ne comprennent pas ceux qui s’identifient comme des Noirs, des Autochtones et des Personnes de Couleur. Les données d’audience basées sur la race ont été complètement absentes de la plupart des recherches. Le Black Screen Office a donc entrepris de fournir des données empiriques crédibles sur ces publics invisibles avec Être Compté : Enquête Canadienne sur l’Auditoire Racial, afin qu’ils puissent être véritablement pris en compte dans le processus de développement des produits de divertissement. Les informations que nous avons clairement rassemblées de façon crédible illustrent qui sont ces publics, ainsi que leurs habitudes et préférences de visionnement spécifiques. Elles montrent clairement comment les industries canadiennes de l’écran peuvent mieux capter l’attention des auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur et ce qui est laissé de côté en les ignorant.

Ce processus a mis en lumière l’insuffisance de la saisie et de l’analyse de données traditionnelles fondées sur des méthodologies qui privilégient les publics blancs dans l’étalonnage et la présentation des données. Nous espérons que ce rapport novateur entraînera des changements sur ces deux fronts.

Le BSO élabore plusieurs outils pour aider les industries canadiennes de l’écran à s’attaquer aux structures, aux processus et aux préjugés qui ont une incidence négative sur les créateurs, les professionnels de l’industrie et les auditoires Noirs. Nous sommes reconnaissants pour les bailleurs de fonds qui ont contribué à rendre cette recherche possible grâce à leur soutien : Téléfilm Canada, CBC-Radio Canada, Bell Média, Corus Entertainment, Inspirit Foundation, Creative BC, Interpublic Group et Fonds des médias du Canada.

Pour que le Canada puisse créer le genre de contenu authentique et inclusif qui attire le plus grand public possible, nous devons comprendre les groupes distincts qui composent notre auditoire unique et diversifié. Ce rapport est une étape importante pour enfin voir, comprendre et refléter ces différences.

Les Canadiens Noirs consomment-ils du contenu canadien? Cette question est essentielle à la capacité de notre industrie de tracer une voie équitable et inclusive pour servir les auditoires canadiens Noirs.

L’auditoire est fondamental dans notre entreprise. Il s’agit d’un élément clé pour décider quelles séries télévisées et quels films sont développés et produits, ainsi que comment les fonds de marketing sont dépensés (bien que ce calcul change rapidement). Pouvons-nous conclure que la mort du contenu canadien créé par des Canadiens Noirs ou présentant de façon significative les histoires de ces derniers est fondée sur la croyance que nos auditoires ne consomment pas ce contenu? Bien sûr que non. J’ai grandi avec The Friendly Giant, The Beachcombers and E.N.G., et ma mère est une grande fan de Murdoch Mysteries. Sommes-nous rares dans la communauté Noire? J’en doute, mais au-delà de l’anecdote précédente, nous n’avons pas eu de recherches empiriques approfondies pour répondre définitivement à la question ci-dessus. Jusqu’à maintenant.

L’Être Compté : Enquête Canadienne sur l’Auditoire Racial répond définitivement à la question de savoir si les Canadiens Noirs consomment du contenu canadien et bien plus encore. Cette enquête ambitieuse et pionnière lancée par le Black Screen Office (BSO) interroge les habitudes de consommation de contenu d’autres groupes racialisés, révélant des perceptions et des valeurs jusque-là inconnues des communautés racialisées canadiennes relativement à la consommation de contenu. Les données résultant de cette enquête serviront d’outil essentiel pour l’industrie canadienne des médias alors qu’elle progresse vers une véritable inclusion.

À la suite d’Être Compté : Enquête Canadienne sur l’Auditoire Racial, la question n’est plus de savoir si les Canadiens Noirs consomment du contenu canadien. Maintenant, la question est de savoir si nous sommes « vus ». Notre audience estelle mesurée? J’espère que cette enquête qui changera la donne nous incitera à participer à la mesure de l’auditoire. Une fois que les publics racialisés au Canada seront reconnus et valorisés, la création d’un contenu canadien plus inclusif et authentique sera inévitable.