SOMMAIRE EXÉCUTIF

La recherche sur l’auditoire menée jusqu’à maintenant dans le secteur des médias canadiens ne représente pas adéquatement les points de vue des auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur. Les obstacles systémiques à la participation intégrés aux méthodologies traditionnelles de recherche sur l’auditoire rendent ces auditoires largement invisibles pour les radiodiffuseurs et mènent à une compréhension incomplète de « l’Audience des Médias Canadiens » sur laquelle les décisions de développement et d’investissement sont prises.

Cette étude est centrée sur les expériences, les préférences des médias à l’écran et les habitudes d’écoute des auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur ; une première dans la recherche sur l’auditoire au Canada.

Les constatations et les observations présentées dans le présent rapport remettent en question les hypothèses sur ce qui devrait être à l’écran et invitent les candidats à présenter de nouveaux exposés sur les histoires à raconter, sur la façon de les raconter et par qui. Ces nouvelles perspectives offrent de nouvelles possibilités pour s’assurer que les auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur sont visibles pour les diffuseurs; que leurs perspectives conduisent au développement d’un contenu authentique et représentatif, et que les changements structurels connexes du secteur requis pour un changement durable à long terme sont clairs.

PRINCIPALES CONCLUSIONS

  • Le contenu de diffusion en continu et les films à la télévision dominent les préférences de tous les publics, la plupart des participants regardant du contenu en anglais ou en français.
  • La diversité et la représentation authentique sont des attentes fondamentales des publics Noirs, Autochtones et de Couleur, et façonnent de manière significative leurs comportements de visionnage.
  • La diversité n’est pas synonyme de représentation. Bien que la « diversité » renvoie au nombre total et à la proportion de personnages Noirs, Autochtones et de Couleur à l’écran, la « représentation » met l’accent sur l’exactitude et l’authenticité.
  • Cela est particulièrement vrai pour le contenu pour enfants, pour lequel il existe un sentiment d’urgence exceptionnel pour assurer la disponibilité d’un contenu de divertissement pour enfants authentique et représentatif.
  • La pléthore de contenus de divertissement internationaux diversifiés disponibles via les services de diffusion en continu permet au public d’avoir accès à des expériences de visionnage qui correspondent à leurs attentes en matière de diversité et de représentation à l’écran, surtout lorsque ces attentes ne sont pas satisfaites par le contenu canadien.
  • La plupart des contenus actuels ne répondent pas aux attentes des publics Noirs, Autochtones et de Couleur en termes de diversité et de représentation authentique, et peut plutôt ignorer une grande partie des communautés canadiennes par le biais du renforcement des stéréotypes nuisibles avec des messages de non-appartenance.
  • Les biais systémiques sont intégrés dans les méthodologies traditionnelles de recherche d’audience, limitant la découverte d’idées nouvelles et innovantes, et rationalisent plutôt les pratiques existantes.
  • Il y a un lien indéniable entre ce qui est à l’écran et qui occupe les rôles décisionnels et créatifs du secteur. Une représentation accrue des producteurs et des créateurs Noirs, Autochtones et de Couleur à tous les niveaux du secteur est essentielle au développement d’un contenu véritablement authentique et représentatif qui reflète les expériences, les préférences et la vie des Canadiens.

POINTS CLÉS À RETENIR

  • Il y a un besoin urgent de contenu représentatif avec des personnages complexes, d’autant plus que le volume de contenu de divertissement diversifié disponible sur d’autres plateformes ne cesse d’augmenter. Répondre au besoin d’un contenu authentique et représentatif est d’une importance cruciale pour le contenu pour enfants.
  • Le développement d’un contenu authentique et représentatif n’est pas possible sans que des Noirs, des Autochtones et des Personnes de Couleur n’occupent des rôles décisionnels et créatifs essentiels dans le secteur.
  • Les expériences, les préférences et les comportements de visionnage des publics Noirs, Autochtones et de Couleur doivent être désagrégés des données de recherche d’audiences typiques afin d’être visibles pour les diffuseurs. Par conséquent, les méthodologies de recherche d’audience et les instruments doivent être mis à jour pour inclure les personnes noires, Autochtones et de Couleur.

POURQUOI EST-CE IMPORTANT?

La collecte de données et d’idées crédibles dans les préférences du public accroîtra la visibilité des auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur qui ont été historiquement sousreprésentés dans les études d’audience, ignorés et à bien des égards invisibles pour les diffuseurs. Cette recherche établit une base sur laquelle remettre en question les hypothèses faites par les industries cinématographiques canadiennes sur ce qui « devrait » être à l’écran et inviter de nouveaux récits sur les histoires qui doivent être racontées, comment et par qui. De plus, ces idées créent de nouvelles possibilités d’orientation et de mesures de responsabilité pour informer et motiver le changement durable de l’industrie.

OBJECTIFS DU PROJET

En tant que première étude canadienne sur l’auditoire fondée sur la race, ce projet vise à faire la lumière sur les préférences et les habitudes de consommation des Noirs et des Autochtones, ainsi que des Personnes de Couleur, et à permettre de comprendre qui sont ces auditoires, ce qu’ils consomment, sur quelles plateformes ils consomment, les facteurs influant sur la consommation et les perceptions du contenu des écrans.

Une considération clé de cette recherche porte sur la façon dont les auditoires Noirs, Autochtones et de Couleur apprécient de voir leur image et leurs histoires à l’écran, et donne donc un aperçu de la façon dont les questions de diversité et de représentation figurent dans les habitudes et les comportements d’écoute des Noirs, des Autochtones et des Personnes de Couleur.

Au Royaume-Uni et ailleurs, nous n’examinons pas la segmentation du public de cette manière autour de la race ou de l’ethnicité et du groupe ethnique, donc dans une large mesure, le contenu qui est créé ne se rapporte pas à ce public. Donc, regarder comment représenter les communautés à elles-mêmes crée en fait une énorme quantité de validité et c’est en fait assez novateur. Je supposerais absolument que [l’Enquête Canadienne sur l’Auditoire Racial de BSO] est l’avant-garde de ce travail.

– Deborah Williams, P.D.G., Creative Diversity Network, Royaume-Uni